Semi-Marathon de Toulouse…en plein dans le mur… mon CR…

L’avant course: 

Malgré un contexte personnel difficile j’affiche une sérénité à toute épreuve (c’est le cas de le dire) vis à vis de ce semi-marathon. Je suis confiante, je suis calme, je suis heureuse d’être là.Coach-chéri à souhaité que nous partions très tôt histoire de garer la voiture sereinement et afin que nous puissions récupérer le dossard tranquillement. Nous arrivons donc à 8h15 sur le site de la course, après 2h00 de route pour un coup d’envoi à 9h50. Tranquille…

Comme prévu j’ai le plaisir de rencontrer la jolie Audrey du blog dreyliciouss blog qui s’apprête à partir pour le 10km un peu avant le départ du semi…Nous échangeons quelques mots, clic-clac photo made in  coach-chéri et il est temps pour Audrey d’aller s’échauffer…

Encore Fraîche et insouciante…

L’ambiance n’est pas franchement très festive derrière la ligne de départ. Nous sommes à Toulouse, ça ne rigole pas par ici…


Le peloton me semble assez jeune et urbain (en apparence) contrairement aux courses sur lesquelles je me suis alignée ces derniers mois mais qu’importe, je suis toujours contente d’être là…le coup d’envoi est donné, ça bouchonne et je devrais marcher un peu jusqu’à l’arche de départ, ce qui n’aura de toute façon pour la suite aucune incidence vu mon chrono final assez pourri mais néanmoins ce départ un peu lent ne me plait pas, bref..


Je suis dans un rythme assez confortable pendant environ 8 kilomètres mais le problème pour moi c’est que sur cette course il ne se passe rien…et quand je dis « rien » c’est vraiment rien…je ne trouve pas le parcours joli, il n’y a quasiment pas d’encouragement sur la route, pas de public non plus et pour couronner le tout je me retrouve à courir entre des rangées de bidonvilles devant lesquels des gamins aux regards vides nous regardent passer sans joie…j’ai payé pour cette fichue course une somme qui permettrait peut être à ces gamins de s’offrir  un t.shirt à la mode et je ne parle pas du prix de mes Hoka, je culpabilise, ça me fiche mal à l’aise d’autant que ces bidonvilles; je ne vois qu’eux…tu ajoutes à ça le bruit de l’autoroute et tu as une idée de l’état d’esprit dans lequel je me trouve assez rapidement…

Vers le 8ème kilomètre je m’accroche à une blondinette à queue de cheval (c’est assez récurrent chez moi ça) elle me donne un peu du fil à retordre pour rester à son niveau et en même temps je sens que ça me booste alors je continue de m’accrocher, nous courrons au coude à coude, c’est assez agréable et je tente un petit mot sympathique…c’était sans compter que la miss avait comme beaucoup ses écouteurs dans les oreilles, qu’elle se donnera tout de même la peine d’ôter pour que je lui répète la banalité que j’étais en train de lui raconter…ma spontanéité tombe à l’eau…je passerais tout de même, comme j’étais en train de le lui dire, les 10kms à ses cotés, ce qui, je pense, l’a laissé tout à fait de marbre…néanmoins, je passe aussi devant coach-chéri qui me filmera à ce moment là, images qui attestent que si  je suis encore fraîche sur le plan physique, mentalement ça commence à se gâter; en effet coach-chéri me crie :

« y a un ravito!!! là!!! » 
je lui répond aussi sec avec mon air bien aimable:
 « j’m’en  fous »
et je continue ma route qui sera quasi identique à la 1ère puisque le semi de toulouse se court en 2 boucles de 10km avec un peu de  piste en rab’ pour arriver au 21,100km.

Et me revoilà entre les rangées de bidonville, l’autoroutes au dessus de ma tête et les tunnels sombre et nauséabonds  à traverser…Huggy les bons tuyaux viendra cependant égayer ma course quelques instants…il est à vélo et arrive en face de moi en tapant, « rigolard », toutes les mains qui veulent bien se joindre aux siennes: « allez, t’as fait le plus dur » répété  à chaque coureur qu’il croise…il ne ressemble pas particulièrement au célèbre personnage de la série Starsky et Hutch, je viens de vérifier sur google ce qui me  confirme donc qu’il ne lui ressemblait en fait pas du tout mais mon cerveau, à ce moment là à décidé que c’était presque lui…et tout le monde sait, ou devrait savoir, que, cerveau en ébullition ou pas, on ne contrarie pas un runner au  kilomètre 12 d’un semi…

Justement; au kilomètre12, ça fait déjà un moment que la blondinette à queue de cheval m’a semé alors j’en trouve une autre, tout aussi blonde, tout aussi jeune, avec la même queue de cheval, la même que la 1ère mais en un peu plus sympathique; on courra côte à côte jusqu’au kilomètre 15 environ, en échangeant tout de même 2 ou 3 mots mais ces dernières paroles me furent fatales: 

 « nous irons probablement jusqu’à la fin, ensemble et au même rythme »….

et vlan, va savoir pourquoi, je décroche, ou bien elle accélère je ne sais pas trop et c’est le début de la fin...le mur n’est plus très loin, je ne le soupçonne cependant pas du tout … j’ai encore l’espoir de pouvoir accélérer dans les derniers kilomètres…mais je me fiche le doigt dans l’œil, c’est rien de le dire….

Ensuite ça devient  un peu flou… tellement flou que je passe devant un ravito derrière lequel j’aperçois une jeune femme couchée; je me dis alors qu’elle a eu une drôle d’idée de s’allonger là pour se reposer… jusqu’au moment ou je réalise qu’il n’en est rien et que je vois ces yeux totalement révulsés et blancs en totale contraste avec sa peau d’ébène, ce qui me fiche un sacré coup au moral… sans compter les secouristes qui me semble totalement détachés de la scène que je visualise, ils apportent lentement le brancard en papotant pendant que j’ai surtout l’impression que cette jeune femme, en réalité, se meurt plutôt que de faire une sieste improvisée…

Et malgré tout je continue, en pilotage automatique…je regarde ma Garmin et mesure un peu l’étendue du désastre…mais je continue…et au kilomètre 17, je me prend le mur en pleine figure….

La suite je la parcours au mental..mes jambes sont en plomb, j’ai du mal à fléchir mes genoux pour avancer, je ne sais même plus quoi faire de mes bras, je ne coordonne plus rien, ma vitesse se réduit considérablement, je vais me traîner jusqu’au kilomètre 19…

Et puis au kilomètre19 ça va de mal en pis, je songe un instant à abandonner mais un sursaut d’orgueil m’en empêche, je pense surtout à coach-chéri qui va s’inquiéter un peu alors j’adapte ma foulée si je peux encore appeler ça une foulée et j’accepte l’idée d’un chrono pourri, seule solution à mes yeux pour passer l’arche en courant, je me renseigne auprès d’un bénévole pour savoir si il y a encore des coureurs derrière moi, il me confirme que oui et me dit en voyant mon air minable, de ne surtout pas m’arrêter maintenant, je sais qu’il a raison, que si je m’arrête je ne repartirais pas, je ne suis pas la dernière « l’honneur » (à 2 balles) est sauf, je continue donc ma route…Du moins j’essaye car ce fichu mur est a effet rebond, je tape dedans et je retape encore, je fais quasi du sur place, la seule chose qui me réjouisse encore un peu sur cette course c’est que le monsieur devant moi n’a pas l’air non plus au mieux de sa forme, mon esprit devient diabolique…

8’08″/km pour le 20ème km et 8’54″/km pour le 21ème km je te laisse imaginer dans quelle état je me trouve lorsque j’arrive sur la piste pour courir les 100 mètres qui me sépare de l’arche d’arrivée…J’aperçois coach-chéri à qui je signale que ça ne va pas du tout, je vois de l’ inquiétude dans ses yeux et je crois bien que ces 100 mètres m’ont semblé interminables au point que je me suis vraiment demandé si je n’allais pas rendre l’âme avant de passer la ligne d’arrivée…la preuve en image (et en mode sorcière):

Temps officiel: 02:31:06 ….

Voilà donc un échec cuisant en terme de chrono, ma seule fierté étant d’avoir passé l’arche en courant plutôt qu’en marchant…

J-7 Semi-Marathon de Toulouse…

Dimanche prochain je serais sur la ligne de départ du semi-marathon de Toulouse…le parcours est plat et propice à la perf’ il ne devrait donc pas me poser trop de problème, à priori…

Je prendrais le départ sereine et contente, sans pression, dans l’attente de voir si j’ai, un peu, beaucoup ou pas du tout, progressé en vitesse depuis mon entrainement à la Rocky Balboa en guise de prépa du  dernier Marvejols-Mende.

 Mon semi de référence pour évaluer un prochain chrono possible sur cette distance étant le celui de Nimes 2014il ne me parait pas déraisonnable de viser 2h10 à Toulouse…