Des nouvelles du front…

L’année running 2018 s’est terminée, en ce qui me concerne , par (et pour la première fois depuis que je cours) un « abandon » sur une épreuve chronométrée…rien de dramatique, il s’agissait d’une corrida façon trail-urbain , il y faisait froid, il y pleuvait, mon genoux droit était douloureux et le coeur n’y était pas (au sens figuré je veux dire) …j’ai donc stoppé ma course au kilomètre 2 plutôt que de m’infliger une potentielle glissade sur une route pentue, mouillée et très pavée…Sur les RS, puisque je n’y ai rien caché de cette aventure on m’a parlé à ce sujet de « courageuse décision » on a évoqué une hypothétique déception qui m’accablait certainement mais pour tout vous dire, ceci m’a laissé un peu songeuse car il n’y avait vraiment pas de quoi en faire un fromage, ma pratique sportive ne se définissant pas par ces deux mots antagonistes: échec/réussite, c’est tellement plus que ça la course hors stade….je terminais donc mon année 2018 en parcourant un 2661ème kilomètre , heureuse et forte de mon expérience puisque l’année fut difficile, ponctuée de coups de moins bien et de résurrection runnesque, j’ai appris beaucoup de chose sur mon moi runneuse ces derniers mois et je m’en félicite…j’ai donc abordé 2019 avec une grande sérénité et un plaisir de courir renouvelé et pleine de fraicheur aussi ( cette fois ci, au propre comme au figuré)…

Depuis quelques semaines nous avons mis en place avec coach-chéri, un entrainement commun par semaine, le soir (donc en ce moment de nuit, à la frontale)…lui est en mode récup’ et moi je suis en mode résistance douce, ce qui me permet de faciliter un peu le travail d’intensité qui passe ainsi un peu mieux, ce qui nous permet également de partager ensemble un moment sportif dans nos semaines bien surchargées…

Je me suis inscrite à quelques compétitions: la ronde du tam qui aura lieu dimanche prochain et aussi le marathon de Montpellier dont la prépa commencera lundi prochain …

Voilà pour ce premier billet 2019 (un peu tardif) …

Je vous souhaite à tous une belle et douce année…..

20km de Montpellier 2018…..heureuse!!!

Nous avons pris le départ, ce dimanche 25 Novembre 2018, des 20km de Montpellier…ce fut une 2ème participation pour ma part, la première remontant à 2014, elle s’était d’ailleurs terminée sous la pluie comme celle dont il est question ici….

Je n’avais pas d’autres objectifs que de vivre bien ma course, 1 mois après le marathon de Toulouse et galérant comme pas permis sur la distance semi depuis mon tout premier marathon (novembre 2015) j’avais depuis longtemps fait  le deuil de mes premiers chrono sur ce format de course car si j’arrive encore sans trop de problème à maintenir l’allure sur un 10km (+ ou -57 minutes) il n’en est rien sur les semis que je ne prépare d’ailleurs jamais spécifiquement puisqu’ils sont toujours positionnés dans mes planning de course, soit en épreuve d’avant marathon, soit en épreuve de récup’ post marathon…bref, le semi et moi, ça fait 2…rappelons tout de même que celui ci n’est pas tout à fait un semi puisqu’il ne fait que 20km mais quand on aime on ne compte pas…

Plutôt que de te détailler l’épreuve kilomètre par kilomètre, je vais plutôt te parler de ce qu’il s’est passé en amont pour moi ainsi que de mes sensations pendant la course…

J’ai ramé comme pas permis après le marathon d’Albi (avril 2018) et puis j’ai changé mon fusil d’épaule en me plongeant dans la méthode Cottereau…j’ai ensuite fait (entre autres) le marathon de Toulouse (octobre 2018) avec un résultat chronométrique bien moisi mais avec une envie de poursuivre l’aventure running au top…

Ensuite, je me suis mise à nu face à moi même, je me suis dépouillée de beaucoup de principe, d’envie, de prétention et j’ai couru…juste couru… quasi tous les matins, sans me prendre la tête, en endurance et une ou deux fois par semaine en résistance douce (je dirais au seuil, pour faire simple) ainsi qu’une fois par semaine, le soir, à la frontale avec coach-chéri, qui m’incite donc ainsi à mettre un peu de peps dans mon entrainement en endurance….j’ai fait quelques ajustements dans les conseils de S. Cottereau pour qu’ils collent au plus près de ma réalité quotidienne et au fil des semaines j’ai ainsi renoué intensément avec le plaisir de courir, tout en redynamisant ma foulée, à l’insu de mon plein gré…

Le temps a passé et le coup d’envoi du 20km de Montpellier 2018 fut donné…

Je suis partie absolument sereine, légère et détendue et dans un premier temps je me suis donné pour consigne de ne faire attention qu’à mes sensations…Je ne regarde pas l’allure, à peine le cardio  et pour  le kilométrage parcouru je ne m’en préoccupe pas…je me suis promis de faire du mieux possible sans sacrifier mon intégrité physique, ma vitalité, mon envie de continuer à courir après cette épreuve..

J’ai donc checké des petites mains d’enfant… j’ai plaisanté avec une fine équipe poussant une Joëlette… j’ai rigolé avec Mathéo, champion de l’univers surmédaillé du 20km, assis dans ladite Joëlette… j’ai encouragé un certain Benoit qui peinait et rouspétait derrière tout ce petit monde… j’ai levé un sourcil en guise de remerciement quand un bénévole me disait de ne rien lâcher en fin de parcours… j’ai ignoré les automobilistes mal embouchés poursuivant ma route coute que coute… j’ai donné quelques encouragements à mes collègues de fin de pelotons… j’ai engueulé copieusement deux piétonnes sur un minuscule trottoir qui, me voyant arriver en face d’elles en cette fin d’épreuve difficile, n’ont pas eu l’idée de se pousser d’un centimètre pour me faciliter la vie… j’ai suggéré à un coureur à mes cotés, jurant de désespoir, de cesser de  regarder au loin, là où l’on voyait le haut de la cote se présentant à nous… j’ai veillé à rester détendue et  à bien m’hydrater à grande gorgée d’Aptonia, à chaque point de ravitaillement tout en marchant…et j’ai pris une grande décision au cours de ce périple bien vallonné (environ 240m de D+) que je me suis donc répété en boucle, tel un mantra:

« pour le moment tu gardes la cadence et dans les 5 derniers kilomètres, ma cocotte, tu fonces…ouaip! « 

Et c’est ce que j’ai fait….Après presque deux heures d’effort soutenus sur ce parcours en montagne russe, peut être encore plus redoutable pour moi dans les descentes que dans les montées, j’ai chassé ma fatigue au dernier ravito en respirant à fond…j’ai rechargé mes batteries mentales et physiques (surtout mentales en fait) et j’ai annoncé à mes co-équipiers d’un jour qui se trouvaient à coté de moi depuis un bon moment qu’il était temps désormais de ne plus penser qu’à accélérer et puis je suis partie comme une balle, au revoir tout le monde et à la prochaine…

Au final, j’ai retrouvé à quelques secondes près (en mieux) le chrono d’il y a 4 ans, celui de  quand je courais à perdre haleine, bien avant mes entrainements marathon à rallonge et  alors que j’étais bien plus jeune (après 50 ans, en course à pieds, les années comptent souvent double, surtout quand on a commencé tard et qu’on n’a aucune aptitude particulière pour cette discipline)…4 ans que j’attendais de retrouver mon rythme de base qui , bien qu’il soit somme toute très modeste n’en est pas moins bien meilleur que celui qui m’a porté sur bon nombre de semi ces dernières années, semi que je ne finissais plus que rarement en moins de 2h30…

Je passe l’arche en 2h10 en temps réel (soit  2h11 en temps officiel)  je te fais grâce des secondes ( à mon niveau, on s’en moque) sur un parcours très vallonné, un mois après un marathon et sans aucune préparation,  ça me va…

Mes entrainements à la sauce Cottereau semblent porter un peu leur fruits…to be continued…

détail de ma course; ici : Garmin Connect


Marathon de Toulouse 2018…mon CR..

Tout d’abord, plantons le décors pré-compétition:

Après le marathon d’Albi il était indéniable que je n’étais pas au mieux de ma forme, cette épreuve m’ayant totalement épuisée, il est fort probable que, sans un engagement déjà effectif, je n’aurais pas envisagé de participer à cette édition du Marathon de Toulouse …Il m’a fallu bien des ressources mentales pour commencer ma prépa et bien  plus encore pour la mener à bien en cet été sudiste caniculaire, rajoutons à cela quelques paramètres physiologiques dans le rouge  et vous aurez les raisons principales pour lesquelles je n’ai eu absolument aucune prétention chronométrique pour ce 7ème 42. 2km

Je voulais le vivre bien, je ne voulais pas heurter le mur du 32ème kilomètre, je voulais le finir, je voulais me dire à l’issue de celui ci que mon aventure marathon n’était pas terminée, et surtout je voulais garder intacte mon envie de courir ensuite… je crois que sur tous ces plans, j’ai réussi mon coup…

Je n’étais pas dans l’espoir « de » mais j’imaginais tout de même le terminer en moins de 5h, loupé! et ce n’est pas grave…

J’ai pris le départ très très prudemment, en me fixant 6’45/km à ne pas dépasser, je m’y tiens, sauf dans les montées (et elles seront nombreuses sur le parcours) où je ne tiens évidemment pas la cadence…je m’arrête à chaque ravito, un gobelet d’eau, 2 sucres, je repars, le temps « perdu » à m’arrêter se rattrape rapidement grâce au cardio qui a eu le temps de redescendre un peu pendant ma micro-pause…Je ne vois rien du parcours, sauf quelques petites mains d’enfants qui se tendent à mon passage et que je check avec joie… je suis dans une bulle confortable et rassurante, je veille à rester à une allure la plus régulière possible, je ne veux pas me cramer, je ne veux pas subir la deuxième partie de ce marathon…

Au 15ème kilomètre me tombe une idée fixe au dedans de ma caboche, trouver un petit coin tranquille pour faire pipi…David Vincent n’a jamais trouvé son raccourci, tout le monde sait ça, moi je ne trouve pas de petit coin tranquille et tout le monde s’en moque… flute et zut, ça presse, tant pis, je suis marathonienne, j’ai le droit, que dis je ? le devoir même, de faire pipi où bon me semble et tant pis pour les âmes sensibles…voilà, ça va mieux, merci…

Une chose me stresse pendant les marathons, le passage du 1er semi…je sais bien que mon allure baissera indéniablement au fil du temps mais je ne veux pas de ce fichu coup au moral que je prends quasi à toutes mes épreuves une fois le 21ème kilomètre passé…par chance, à Toulouse, il n’y a pas d’arche pour matérialiser ce moment, du coup, il passe inaperçu à mes yeux et c’est tant mieux, je continue ma route sans sourciller…

Cependant ce deuxième semi me donne tout de même du fil à retordre, il est plein de relances et de montées, mon allure en pâtit mais pas mon moral qui reste stable ni mes sensations qui sont toujours agréables….arrive le 27ème, puis le 30ème et enfin le 32ème, fatal à beaucoup de coureurs, je passe ça la fleur au fusil, même pas mal, même pas peur, je ne suis pas loin de voir la vierge…je suis en pleine béatitude….

je continue ma route tranquillement, en m’arrêtant un peu plus longtemps aux ravitos pour récupérer, j’ai la certitude que je pourrais finir l’épreuve mais pour le moins de 5h je sais que c’est totalement cuit et je m’en fiche, mon bonheur est ailleurs, ma victoire sur moi même est presque une réalité….

35ème kilomètre, surprise! je croise coach-chéri (ayant fini son semi depuis longtemps) qui m’encourage sur le bord de la route, effet immédiat, les larmes me montent aux yeux et je (re)prends alors conscience, même si je le savais déjà, de combien courir un marathon peut être difficile…

kilo36, kilo37, ça va encore mais je commence à gamberger ainsi qu’à à faire des calculs improbables et dans lesquels je m’embrouille…je me fais aussi un monologue  intérieur:

« il me reste 7km à parcourir, c’est la distance que je fais tous les jours, au minimum »

« ben non, je suis bête, tous les jours au minimum c’est 8..donc là c’est moins, faut trouver autre chose »

« 6? oui 6!…c’est le parcours  du bateau à l’amandier, aller-retour…sauf quand c’est trempé partout, dans ce cas c’est la côte des chevaux »

« En même temps à l’allure où je vais, c’est grosso modo 1h de course devant moi, 4h30 derrière…si ça se trouve y aura même plus de médaille à l’arrivée… »

« ……………….. »

« @%#&aieeeeeeeeeeeeeee »

Je garderais malgré tout, à peu près le sourire jusqu’au 40ème kilomètre, je ferais les deux derniers en étant un peu au bout de ma vie…à environ 800m de l’arrivée déboulent alors de je ne sais où, des relais en équipe de 4 coureurs,  frais rigolards et sans aucune considération pour les pauvres marathoniens de fin de pelotons que nous sommes, totalement hermétiques çà ce que peut engendrer à ce moment là , les bousculades qu’ils créent..j’en engueule un copieusement, qui ne comprends pas pourquoi je lui parle ainsi, triple idiot qu’il semble être..bref…

Je ne cherche plus qu’une chose, l’arche d’arrivée…je la vois enfin, je m’engage sur le tapis rose et je n’attends pas d’en avoir définitivement terminé pour pleurer toutes les larmes de mon corps…je boucle en pleurant, à 53 ans, mon 7ème marathon en 5h21′ , très très loin de mon temps de référence, avec beaucoup d’émotion et sans dégout aucun pour cette discipline….

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