Banyuls de la Marunda, ronde des vendanges 2015….CR…

Les jours d’avant…

En plein dans le dur de mon plan marathon je suis cette semaine plutôt « à la ramasse »…mon TFL est sous contrôle grâce à ma genouillère Zamst RK1, je peux courir certes mais les montées et les descentes sont à éviter tant que je n’aurais pas été manipulée par ma gentille ostéo que je dois revoir fin octobre…j’ai repéré sur youtube une manipulation que je pourrais faire moi même, permettant de remettre à sa place la tête de mon péroné, ce qui soulagerait, selon moi, mon TFL qui bute dessus, vraiment j’essaierais bien mais je suis en pleine prépa de la Rochelle et la perspective que, en cas de ratage et de dommages co-latéraux, coach-chéri me rappelle cette affaire jusqu’à la fin des temps m’en empêche, j’oublie la manip’ et je sers les dents…cette course, que je pense être une course sur route, je ne la sens pas du tout à tel point que si je n’avais pas été déjà inscrite, il est fort probable que j’aurais finalement déclaré forfait…et puis une chose inimaginable se produisit dans la nuit de jeudi à vendredi… coach-chéri dormant à poings fermés et voulant retourner sa grande carcasse dans le lit conjugal me file sans le vouloir, un sacré coût dans le genou, Bam! réveil en fanfare de ma petite personne, doux noms d’oiseau venant  planer dans la chambre des tourtereaux que nous sommes, je suis assez fâchée et très très réveillée, ça cogite sous le chapeau, c’est sûr, c’est mort pour la Rochelle….quelques heures plus tard,en me levant, je constaterai alors que la tête de mon péroné semble être remise en place, coach-chéri m’ayant marabouté le genou dans la nuit….

La course

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Après 2h00 de trajet en voiture nous arrivons dans le gymnase de Banuyls sur Mer pour la remise des dossards et nous tombons très rapidement sur le plan de course, qui nous semble bien différent de celui que nous avions reçu par mail et auquel nous n’avions peut être pas suffisamment porté attention….bref, ce que je vois là  c’est la promesse d’un trail que je vais devoir parcourir avec des hoka pures routières, mon TFL en vrac malgré le maraboutage de coach-chéri et mon manque de fraîcheur inhérent à mon plan marathon …ouch..ça va piquer…

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9h30 le départ est donné…ça grimpe tout de suite et ça continuera de grimper pendant 8 km…je pars tranquille et prudente en pensant que je vais surement devoir finir cette course en marchant… j’ai un peu de mal à imaginer la descente de ce genre de parcours avec mes soucis de TFL, alors repousser au plus loin le moment où je devrais abandonner l’idée de finir en courant, voilà ce qui m’anime en ce début de course…j’abandonne aussi, bien entendu , l’idée de courir cette épreuve à mon AS 42, en fait, en ce superbe dimanche ensoleillé,  je suis la zénitude incarnée… détachée de toute considération chronométrique, je vais juste essayer de courir cette compétition de la manière la plus régulière qu’il soit, sans me laisser distraire par cette fin de peloton dont je fais partie et qui commence (du moins pour certains coureurs) à accuser de sérieux coups de fatigue alors que nous n’en sommes qu’à quelques tout petits kms de grimpette… je vais en doubler quelques uns qui marchent déjà…néanmoins je ne rejoindrais jamais le peloton qui se trouve assez loin devant moi désormais… mon niveau est modeste et ma prudence ce jour là ne m’autorise aucune attitude trop rock’n’roll… de plus le terrain montagneux est assez usant nerveusement pour la voltigeuse que je sais être parfois… si j’arrive en bas sans me casser une dent je serais championne du monde, voilà un objectif qui vient de se greffer dans ma petite tête de piaf une fois arrivée au sommet…ce sommet qu’un promeneur local m’a indiqué du doigt au début de l’ascension, me laissant perplexe et me faisant rire jaune…

Les très bons coureurs sont donc très loin devant…les moins bons sont très loin derrière, du coup, me voilà seule assez rapidement sur ce parcours si exceptionnel qu’il m’en fait oublier combien je déteste le trail, l’idée même du trail et (presque) tous les traileurs qui vont avec… exception faite de Anton K. évidemment, mais qui n’était pas dispo aujourd’hui, dommage…

Je grimpe vers le sommet de la montagne et j’ai la mer en contre-bas….je trébuche sur des cailloux, je manque de me tordre la cheville dans les ornières, je fais des sauts de cabri pour éviter les trous alors que j’ai passé l’âge et je me rends compte combien mon TFL s’est fait quasiment oublier, mes sensations de course sont au top, le soleil brille, le bonheur est là…et je m’apprête à amorcer la descente…

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Si j’ai, un temps, caressé l’espoir de reprendre un peu de vitesse en descente, je vais devoir abandonner cette idée là aussi puisque j’ai fini par comprendre sur quel style de parcours je me trouve….les virages en épingles à cheveux, les cailloux qui roulent sous les chaussures, la mer en contrebas qui me laisse à penser que si je fais un roulis-boulis comme j’en détiens si bien le secret, la reconnaissance de mon corps ne sera facilitée à coach-chéri que par le fait que j’ai un haut Asics Orange qui claque…bref, je fais gaffe mais j’accélère quand même parce que le ciel est bleu….

Je continue ma descente un peu grisée par le bon déroulement de mon périple, j’aperçois un ravito auquel je ne m’arrêterais pas, néanmoins je suis de bonne humeur je me fends donc d’un mot aimable en passant devant et je m’apprête, comme une balle, à dérouler vers le bas quand j’entends les gentils bénévoles hilares me hurler (le mot est faible) que je suis entrain de faire fausse route, demi-tour toute, je garde le sourire, je repasse devant le ravito et je tourne à gauche comme j’aurais du le faire au lieu de dépasser la table du ravitaillement…me voilà, toujours seule au monde sur un chemin étroit, ça descend encore…ah bah tiens ça remonte! c’est étrange… la fin du parcours approche et je remonte… pis il y a des branchages qui n’ont rien à faire là et ça remonte encore… bon sang de bois, je me suis perdue! personne devant…personne derrière… il me semble bien n’avoir pas suivi le bon chemin mais je ne suis pas formelle, il me faut donc réfléchir et prendre la bonne décision, la mort dans l’âme je reviens sur mes pas en espérant un signe du destin qui se matérialisera finalement sous la forme d’une énorme flèche blanche tracée sur le sol caillouteux…

Je me sens à nouveau proche de la civilisation, je vais quitter mes sentiers de montagne et arriver en ville….j’aimerais autant que faire se peut, passer l’arche sous les 2h, c’est l’objectif que je viens de me fixer sans pour autant me donner la peine de calculer si c’est envisageable ou non…j’enclenche le turbo histoire de ne pas y passer la journée…déconnectée de toute considération temporelles je constate que les habitants de Banyuls ont quitté le cocon douillet de leurs habitations pour celui de leur 4×4…je fonce dans le tas sans trop savoir où je vais et en criant à tue tête comme à peu près à chaque fin de course : « c’est par oùùùùùùùù???????? »  

et vas-y que je te traverse une route encombrée d’automobilistes pas content-content de devoir s’arrêter pour laisser passer la France qui court…et vas y que je t’emprunte une passerelle sur l’injonction d’un policier plutôt qu’un rond point sur lequel je finirais peut être bien aplatie comme une crêpe par un catalan mal embouché….et vas-y que je te prends des virages à gauche et puis à droite en faisant crisser la semelle de mes hokas…et vas y que je te fais le sprint final à fond les ballons et même que je m’en fiche pas mal  si je meurs au bout de la ligne comme me l’a prédit le vilain Docteur B qui n’y connait rien du tout en coeur de runneuse quinqua…

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Bah ça y est, je l’ai fait, en 1h56’56 » avec des sensations énormes… j’ai adoré et il est probable que je me réaligne sur ce parcours l’an prochain….

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Cadeau Bonux pour les traileurs rabat-joie qui se la pètent:  j’ai maintenant une chouette légitimité pour réaffirmer haut et fort que je n’aime toujours pas le trail….

Mention spéciale à l’organisation ainsi qu’à l’équipe de bénévoles qui ont été au top, avant, après et  tout le long du parcours….

Remerciement à ce gentil photographe bénévole qui a eu la délicatesse de m’expédier par e.mail la photo de course qu’il a prise sur un sentier…

…………………………………………………………

Les détails de la course: 

Banyuls de la Marenda sur Garmin Connec

Banyuls de la Maranda sur Strava

Banyuls sur Mer 2015, Résultat

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39 commentaires sur « Banyuls de la Marunda, ronde des vendanges 2015….CR… »

  1. Tu as oublié le remerciement à ton coach-chéri pour la manipulation chirurgicale de ton genou dans la nuit … 😂
    Plus sérieusement, le genou est-il toujours vivant ?
    Pas facile de courir seule, c’est toujours appréciable d’avoir un point de mire, même si on le rattrape pas … et puis comme ça on se pose moins de questions sur l’itinéraire … 😀
    En tout cas bravo pour la course et le compte rendu … on y lit le plaisir que tu as pris à participer et c’est l’essentiel, non ? 😉

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    1. attends, figures toi que coach-chéri s’est justement interrogé sur le fait que je ne l’avais pas remercié…nan, mais sans blague, il vaut mieux entendre ça que d’être sourd !

      c’est vrai que j’aurais préféré courir en peloton mais bon, ce samedi je n’en avais pas les moyens après être seule ça a des avantages on entends pas le papy qui crachotte ses poumons à coté ni les troupeaux de minettes qui refont la liste de ce tout ce qu’elles ont dépensé dans la semaine…

      enfin bref, c’était chouette, merci de m’avoir lue ;o))

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  2. Bah alors tu vois que tu t’es pas rétamé une seule fois !
    Et en moins 2h, t’as bouclé ce maudit trail ^^
    Alors bravo pour tes 2 objectifs remplis.
    A ce rythme là de satisfaction objective, c’est dans la poche pour le marathon 😉
    Des bisous et bravo pour cette jolie course!

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        1. il me reste 7 semaines de prépa mais les 4 dernières semaines seront allégées, je crois bien que je ne sortirais plus que 3x dans la semaine….jusque là ça va déménager encore un petit peu…en même temps 42,195kms ça fait une sacrée trotte ;o))

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    1. merci ….je transmets tes félicitations à coach-chéri mais pas trop fort, hein, qu’il n’en prenne pas trop l’habitude ahaha!!! ouaip vu le contexte c’était pas de la tarte cette course mais bon, ce qui ne me tue pas me rend plus forte ;o))

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  3. Belle course malgré la frayeur du genou, la course sur route devenue trail et la fausse route sur la fin 😉
    Bon, tu as l’air d’aimer un peu le trail hein 😉

    Bises à Anton 😉

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    1. nan, nan, nan j’aime toujours pas le trail sauf cette course qui est vraiment magnifique… avec Anton comme coach je ne dis pas que je ne passerais pas au trail mais pour le moment je reste une routarde, pas rapide certes mais une routarde quand même…pis j’aime mon coach-chéri alors Anton va devoir batailler sévère pour m’avoir dans sa team…c’est gentil d’avoir pris le temps de me lire…

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  4. Alors si ça c’est pas de la connexion amoureuse interplanétaire, je ne m’y connais pas !!!
    En tout cas bravo pour ta course qui n’avait vraiment pas l’air facile, et en route pour le marathon !
    Et Merci pour ce CR très bien écrit, comme toujours 😉

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  5. disons que le terme « connexion amoureuse interplanétaire » ne m’a pas franchement sauté à l’esprit sur le moment ahahah!!! mais je pense que coach-chéri est assez de ton avis, en même temps, ce n’est pas lui qui s’est fait remettre la tête du péroné en place au beau milieu de la nuit, ceci explique sans doute cela, bref…c’est moi qui te remercie de m’avoir lue ;o))

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  6. Alors, alors, alors….
    Tu souhaitais faire moins de 2 heures tu y es arrivé laaaaarge quand même félicitations!!!

    L’inconvénient de courir seule c’est de se planter, j’ai toujours peur de ça…. Mais bon cela dit sur les trails c’est vachement bien balisé par ici…. Donc je ne me suis encore jamais perdu dans la forêt.

    En tout cas chouette CR mais dommage que Anton n’est pas pu se libérer! Envois lui un message pour l’année prochaine, on ne sait jamais, sur un malentendu….

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  7. merci…
    ouaip, objectif sorti de dessous mon chapeau en pleine course, histoire de me motiver, en vrai je sais bien que c’est un chrono très très moyen, voir même pas terrible, mais vu le contexte je me contenterais de ça ;o))
    arffff, louper Anton quand même, c’est dommage, je vais essayer de négocier avec coach-chéri pour participer à un trail un poil plus plus long, je vais regarder le planning de course de mon coureur hippy préféré puis ensuite j’aviserais ;o))

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          1. pareil ici mais faut faire gaffe, une fois, empêtrée dans mes calculs j’avais bien ralenti la cadence, à Nimes je crois, bref, comme tu dis ça occupe et je me sens moins seule à te lire ahah!!!

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  8. Bravo a toi, cela me rappelle le cross des jonquilles que j’ai fait en avril et qui m’a aussi confirmé que je n »aimais pas le trail !!!!
    un contrat temps rempli sur un parcours difficile. Bravo encore.

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    1. merci…
      C’est pas le dénivelé qui me pose problème dans ce genre de course mais plus la rugosité du terrain (j’invente le concept ahah!!!) et là, en plein dans le dur de la prépa marathon un semi plat m’aurait mieux convenu, mais bon…je la referais quand même probablement l’an prochain…pour le contrat temps je n’en avais pas vraiment du coup, à part celui inventé à la dernière minute histoire d’être à peu près au temps d’effort d’un semi-marathon, c’est aussi la raison pour laquelle j’avais choisi cette course en fait, vu que je n’avais pas de semi plat dans la région et à cette date…

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